L'apprentissage du lévrier
de course


bébé whippet

 
 
 

 
L’aptitude à la course est plus ou moins innée et naturelle selon les chiens. Certains démarreront dès leur premier essai sans jamais avoir vu un leurre auparavant.
D'
autres auront besoin d’un long apprentissage avant de se prendre au jeu, ce qui ne préjuge en rien de leurs futures performances en course.
Enfin certains chiens même issus de lignées coursières prestigieuses n’ont aucun goût pour le leurre et la course, des échecs existent même s’ils restent rares avec un bon apprentissage patient et sans brûler les étapes. Ils n’en restent pas moins de merveilleux compagnons de tous les jours.

 

L’éducation de base
 
Un lévrier de course doit avoir un minimum d’éducation même s’il ne s’agit pas d’en faire un champion d’obéissance.
D’une part, votre coursier est avant tout un compagnon qui doit être facile et agréable dans la vie de tous les jours et en toutes circonstances. D’autre part l’apprentissage à la course est plus facile chez les lévriers éduqués.
 
Ainsi, vous lui apprendrez à marcher en laisse sans tirer, et à vous respecter : à la maison le patron c’est vous et pas lui.
Vous devez aussi lui apprendre le détachement comme le ferait sa mère s’il était resté avec elle : il doit pouvoir rester seul sans hurler ni détruire, vous laisser aller aux toilettes sans pleurer derrière la porte, dormir dans une autre pièce que vous sans rechigner si vous en avez décidé ainsi.
Le lévrier doit également être correctement socialisé aux chiens et aux humains sans agressivité ni peur.

 
sociabilité
 

L’apprentissage au leurre
 
C’est le point le plus important, un chien qui n’est pas motivé pour attraper le leurre (confectionné avec des bandes de plastique blanc) ne peut pas devenir un bon lévrier de course.

L’apprentissage au leurre se fait surtout à la maison et très peu sur le cynodrome. Dès le plus jeune âge, le lévrier doit avoir la passion du leurre.
Pour ce faire, on utilise l’instinct de poursuite et de jeu naturel du chiot pour le faire courir derrière un leurre confectionné avec des bandes de plastique éventuellement agrémentées d’une peau de lapin, par exemple à l’aide d’une canne à pêche ou avec un leurre-ficelle pour les plus équipés (leurre tiré en ligne droite au bout d’une longue ficelle enroulée rapidement sur un cylindre).
Les séances doivent être courtes en laissant le chiot sur sa faim et le leurre doit être caché à la fin de séance et non laissé à disposition du chiot.
Si le chiot ou le chien adulte s’intéresse à une balle mais pas du tout au leurre, on peut fabriquer une balle sur laquelle sera accrochée des bandes de plastiques pour conditionner le chien à courir derrière ces bandes de plastique lorsqu’il part attraper sa balle.
Une autre méthode pour susciter le démarrage consiste à attacher le leurre au bout d'un grand élastique, d'attacher l'élastique à un poteau ou une clôture puis de le tendre et le lâcher pour imprimer un mouvement brusque et rapide au leurre qui excitera l'instinct de poursuite du chiot.
Enfin si vous possédez une tondeuse autotractée, vous pouvez tirer le leurre derrière la tondeuse (sans activer la rotation des lames bien entendu), ce qui aura l'avantage supplémentaire d'habituer le chiot au bruit de moteur.

Quand le chiot est un peu plus âgé et qu’il est bien motivé sur le leurre artisanal, on peut le familiariser sur la piste au leurre-moteur sur quelques dizaines de mètres à très petite vitesse, l’objectif étant que le chiot s’amuse derrière le leurre en le piétinant et en le mordant sans se préoccuper du bruit du moteur.
Il est très important de débuter cet apprentissage sur la ligne droite opposée. En effet, devant l’entrée en piste le chiot sera perturbé par les autres chiens, les gens, les aboiements, la sortie toute proche, alors qu’en face et au calme il sera beaucoup plus attentif et concentré sur le leurre.

 
leurre
 
 
L’apprentissage des boîtes de départ
 
Cet apprentissage est très important et doit être progressif selon le caractère du chien pour ne pas l’inquiéter. Car un chien traumatisé qui refuse de rentrer en boîte, refuse d’en sortir ou ne cesse de tourner à l’intérieur au risque de se retrouver à l’envers quand les boîtes s’ouvrent, hypothèque sérieusement ses chances en course.
Dès son plus jeune âge, les visites au cynodrome sont indispensables pour familiariser le chiot aux bruits (moteur, ouverture des boîtes, aboiements) et pour le faire passer à travers les boîtes ouvertes comme un jeu.

Lorsqu'on possède un chien souffrant de claustrophobie qui refuse obtinément d'entrer en boîte, une méthode simple et infaillible consiste à fabriquer à la maison une boîte avec un grand carton ou des planches en bois, et à faire manger le chien dedans.
Au fur et à mesure des séances, le chiot doit passer à travers les boites ouvertes sans aucune appréhension et ne pas s’inquiéter du claquement lors de l’ouverture. Les premières vraies sorties de boîte se feront en laissant la porte arrière ouverte pour ne pas inquiéter le chien.
On veillera à toujours vérifier le bon fonctionnement des boîtes, car une grille qui retomberait sur le chien au moment où il s’élance aurait des conséquences catastrophiques.

 
ouverture boîte

 
L’apprentissage de la muselière et du dossard
 
Il ne faut pas attendre le passage du brevet ou du certificat pour faire porter au lévrier muselière et dossard!
La muselière est un accessoire indispensable pour la sécurité des lévriers, que ce soit pour éviter un accident en empêchant le chien d’attraper le leurre en pleine course, ou pour éviter des coups de dents lors d’une course à plusieurs chiens, notamment lors de l’arrêt du leurre.
L’apprentissage de la muselière et du dossard commence à la maison dès que le chien a sa taille adulte en l’associant à des moments agréables, pendant la promenade par exemple, ou la préparation de la gamelle.
La muselière doit être adaptée au lévrier, ni trop petite ni trop grande ni trop serrée pour ne pas le gêner en course et lui permettre d’ouvrir suffisamment la gueule pour bien respirer.

 
muselière irish

 
L’apprentissage à la course en solo
 
Il faut éviter de débuter trop tôt le chiot sur la piste du cynodrome, ses premiers mois doivent rester consacrés au jeu de motivation derrière le leurre sans recherche de vitesse ou de performance.

Lorsque le jeune lévrier maîtrise bien la motivation au leurre sur la piste sans inquiétude du bruit du moteur, on pourra lui faire exécuter des lignes droites.
Il est important pour la santé du chien de ne pas être trop impatient de faire des tours complets. En effet, la course à grande vitesse est exigeante pour les muscles, tendons et les articulations, et dissymétrique puisqu’on ne tourne que dans un seul sens. Un entraînement trop précoce sur un organisme dont la croissance n’est pas terminée aurait des effet néfastes qui peuvent hypothéquer la carrière de course du chien.

Lorsque toutes ces étapes sont bien maîtrisées par le chien et que sa croissance est terminée, il peut alors s’entraîner sur une distance normale, sans oublier d’entretenir la condition physique du chien entre deux entraînements par de grandes promenades et trottings.

 
solo
 

L’apprentissage à la course en groupe
 
Il est très important que le chien coure parfaitement seul et avec beaucoup de motivation au leurre avant de tenter de le mettre avec d’autres chiens.

En effet la tentation est grande pour un jeune chien de jouer avec son partenaire plutôt que courir après le leurre, et c’est un travers très difficile à redresser.
Notamment si le chien est peu intéressé par le leurre et démarre difficilement, la solution de facilité de le faire courir derrière un autre chien est une grave erreur, car ensuite il ne voudra plus courir seul et ne pourra obtenir son brevet ou son certificat d’aptitude à la course qui nécessite un solo parfait et des courses en groupe parfaitement « propres » (le chien ne devant pas regarder ou gêner ses partenaires).
Il est presque impossible de redresser un lévrier débuté trop tôt en groupe avant de maitriser la course en solo.
 
Pour l’apprentissage des courses en groupe, on choisira comme premier partenaire un maître d’école confirmé et motivé qui ne répondra pas à un appel au jeu ou à une bousculade, de vitesse proche du jeune chien.
Une fois que les duos ne posent aucun problème, on choisira plusieurs chiens confirmés et de vitesses différentes afin de juger du comportement du jeune chien au sein d’un peloton.
Si le chien n’est pas assez sérieux et s’intéresse plus aux autres chiens qu’au leurre, il faut revenir aux courses en solo en agrémentant éventuellement le leurre d’une peau de lapin pour remotiver le chien sur le leurre.

 
whippet race 2

 
Conclusion
 
Selon les races et les individus, l’apprentissage est plus ou moins rapide et facile, et demande plus ou moins de progressivité, il faut faire preuve de patience et s’adapter à chaque chien.
De la qualité de cet apprentissage dépendra toute la carrière du lévrier.
 
Et si malgré tous vos efforts votre lévrier préfère les promenades et son canapé, ça n’est pas si grave, ce ne sont pas les performances en course qui déterminent l’amour que vous porte votre chien.

 
evita canapé
 
 
 



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