Préparation physique du lévrier de course
 

photo Yves Feraud    
 

Article reproduit avec l'aimable autorisation du Club des Amateurs de Greyhounds de France.


 
PREPARATION D'UN LÉVRIER POUR LA COURSE


PHYSIOLOGIE DE L'EFFORT PHYSIQUE


 
Adaptations cardio-vasculaires et respiratoires
 
Ces adaptations à l'effort ont pour objectifs, d'une part, d'assurer l'apport en oxygène et en nutriments nécessaires à l'activité musculaire et, d'autre part, de permettre l'élimination des déchets.
Ces adaptations sont indispensables non seulement au bon déroulement d'une épreuve sportive, mais également à la poursuite de l'effort au-delà des premiers instants.
Lors de l'exercice physique les modifications de la fonction circulatoire pendant le travail ont pour rôle essentiel d'accroitre le débit sanguin et, par voie de conséquence, l'apport d'oxygène vers les muscles.
L'organisme réalise cet état en augmentant le débit cardiaque.
Sous l'effet d'un entrainement quotidien de 4 à 5 semaines, l'organisme du lévrier va présenter des modifications importantes de son système cardio-vasculaire et respiratoire.
Ainsi, les modifications cardiaques dues à l'exercice physique répété développent les capacités de pompe du coeur. Six mois d'entrainement intense conduisent à un accroissement de 50% de l'épaisseur de la paroi du coeur et de 30% du volume
de la cavité du ventricule gauche.
L'entrainement va également induire une augmentation du nombre de vaisseaux sanguin dans le muscle.
Enfin, contrairement à ce qui est souvent cru, chez le lévrier un exercice physique régulier n'apporte que peu ou pas de modifications de l'appareil respiratoire ; c'est la capacité globale de l'organisme à consommer de l'oxygène qui est considérablement
accrue par un entrainement en endurance.

 

L'énergétique de l'effort
 
Chez le lévrier c'est l'anaérobiose lactique.
Dans ce cas, qui concerne les efforts intenses durant moins de deux minutes, l'énergie est reconstituée à partir du glycogène stocké dans le muscle et du glucose sanguin, sans consommation d'oxygène mais avec production et accumulation d'un déchet métabolique, l'acide lactique.
De manière très schématique, c'est souvent l'accumulation de ce dernier qui fait apparaître fatigue musculaire et crampes par exemple.


 
 
L'ENTRAINEMENT DU LEVRIER DE SPORT
 

Principes de l'entrainement
 
L'entrainement signifie '' préparation physique, technico-tactique, intellectuelle et morale de l'athlète à l'aide d'exercices physiques ''. Si l'on applique cette définition au lévrier, on effectuera une suite d'exercices physique dans un climat qui conserve un aspect ludique pour entretenir la motivation.
La notion de charge de travail est primordiale. Cette charge doit avoir une durée et une intensité suffisante pour que l'on puisse qualifier une activité physique d'entrainement. Cette charge doit s'accroitre au fur et à mesure de l'amélioration de la performance recherchée sans pour autant devenir éprouvante ou pénible pour l'animal qui perdrait alors toutes motivation.
La charge de travail doit être appliquée graduellement, surtout chez le lévrier débutant, et de façon continue.
Elle doit varier au cours du temps, car il est impossible de garder un lévrier dans le même état de forme toute l'année.
On distinguera donc des préparations, de compétition et d'entrainement.
La charge de travail doit également varier dans son contenu. Pour une même discipline, plusieurs facteurs physiques vont être sollicités chez le lévrier : puissance, vitesse, endurance, coordination.
Ces facteurs demandent diverses adaptations de l'organisme, avec une période de récupération différente pour chaque adaptation .
Ce système de charges alternées permet de gagner en temps et performances.
La succession des charges doit avoir un ordre précis dans une même séance, les exercices de force explosive, vitesse et coordination sont en général demandés en début d'entrainement . Ils sont suivis par les exercices dont l'efficacité repose sur une récupération incomplète, puis viennent les exercices d'endurance pure.

 
 
LES METHODES D'ENTRAINEMENT

 
Entrainement de la force musculaire
 
Il est possible, lors d'efforts très intenses et très courts suivis de brèves périodes de récupération, d'augmenter le travail et la force musculaire sans augmenter la consommation d'oxygène ou mettre en oeuvre un processus de catabolisme anaérobie
(fermentation lactique).


Entrainement de la puissance anaérobie (racing)
 
La puissance anaérobie permet un travail musculaire intense en l'absence d'oxygène, ce qui est le cas pour une course rapide (lévriers). En pratique, pour développer cette puissance, on alterne les exercices intenses très courts (sprint 10 secondes à 1 minute) et les périodes de récupération (2 à 4 minutes). Ce type d'entrainement est très éprouvant physiquement et psychologiquement pour l'animal. Il ne doit être envisagé qu'à proximité de la période de compétition.

 

Entrainement de la puissance aérobie (coursing)
 
La puissance aérobie concerne les efforts longs qui requière une amélioration du transport et de l'utilisation de l'oxygène.
Pour se faire, on préconise la course continue de longues durée à allure modérée ou la succession de petites courses à allure un peu plus rapide (3 à 5 minutes), suivis de périodes d'exercices léger (marche ou petit trop).
La répartition des différents types d'entrainement se fera en fonction du type de discipline pratiqué, l'expérience et l'écoute du lévrier étant les meilleurs indicateurs de l'efficacité de l'entrainement.


 

Récupération et surentrainement
 
Après une période d'effort intense, comme dans le cas d'une compétition, le lévrier connait naturellement une période de fatigue physiologique. Si l'animal est nourri et entrainé convenablement, son organisme va récupérer de cette fatigue et même la surcompenser, c'est à dire que pendant une courte période après la récupération totale, il sera en meilleur forme qu'avant la compétition. C'est le moment idéal pour lui demander un nouvel effort important .
Si au contraire, le laps de temps n'est pas respecté et qu'un nouvel effort est demandé durant la période de récupération, l'organisme va se trouvé dépassé, il n'arrive plus à récupérer normalement et un syndrome de surentrainement se développe : perte d'appétit et de poids, grande fatigue.
En conclusion, la garantie d'une saison de compétition équilibrée dépends donc beaucoup du respect des temps de récupération du lévrier, de la connaissance de ses capacités.

 
Bien entrainer son lévrier, c'est lui garantir une santé, des performances et un moral d'acier tout au long de l'année.
C'est respecter son travail et oeuvrer pour qu'il dure le plus longtemps possible dans le respect des capacités de l'animal tant au niveau physique que psychique.
Pour cela, l'expérience, le conseil des habitués ainsi que l 'écoute et le respect de votre lévrier sont autant de données qui caractérise un bon entraineur.

THIERRY



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